Une Mamita, une poule et un voleur…. Il était une

Une Mamita, une poule et un voleur….

Il était une fois une mamita tranquillement installée dans sa chicheria* à attendre le client. Un homme arrive et lui propose de lui vendre une belle poule rousse. Le prix beaucoup bas qu’à l’ordinaire, séduit la mamita qui accepte. Pour fêter cette vente les voilà tous les deux un verre de chicha à la main. Sur ces entre faites, arrive un autre homme rouge de colère et vociférant :

-Voleur, rend moi ma poule !!

-Ce n’est pas ta poule, je l’ai acheté et vendu  à cette mamita !!

-Menteur…

Le ton monte, ni le voleur, ni la mamita ne veulent entendre raison. En effet, la mamita trop heureuse de l’affaire qu’elle vient de faire, ne tient pas à ce qu’on lui reprenne la belle poule rousse  ! Les choses s’envenimant, deux policiers arrivent pour tenter de régler l’affaire.

Les deux hommes sont priés de suivre les hommes de loi, c’est alors qu’on s’aperçoit que la poule rousse a pris la poudre d’escampette !!

Cette histoire aurait pu se terminer ainsi, si le lendemain la poule rousse n’était revenu caquetant auprès de sa mamita,  qui toute joyeuse l’installa dans un panier !! Depuis, chaque jour la petite poule rousse pond un œuf dont se régale la mamita. Les deux hommes ne sont jamais revenus, les policiers non plu.

*lieux chez l’habitant indiqué par un bambou surmonté d’un sac rouge où l’on vend  de la chicha (boisson à base de maïs fermenté)

Hicham et ses papiers

Etant né à la maison, ce qui est prohibé au Peru, nous avons dû batailler et faire preuve d’une grande patience pour obtenir le certificat de naissance de notre fiston au centro de Salud .

Ensuite deux aller-retour à Cusco nous permirent d’obtenir un extrait d’acte de naissance avec lequel nous avons pu faire sa DNI (pièce d’identité péruvienne) et sa demande de passeport français.

Deux aller-retour à Lima et nous avions son passeport français. Hicham a donc pris l’avion pour la première fois à 6 semaines !!

Ces papiers nous paraissaient suffisants mais des mamans françaises de Pisaq nous ont suggéré de faire également le passeport péruvien. Nous voilà donc rendu à l’immigration à Cusco : « nous sommes dans l’impossibilité de faire le passeport de votre enfant, car vos visas sont dépassés depuis deux semaines, il vous suffit de passer la frontière, d’aller en Bolivie et de revenir avec un visa en règle ! »

Il faut savoir que Cusco-Copacabana c’est 11 heures de bus !!

Nous décidons de quitter Pisaq comme prévu et de tenter notre chance à Puno la ville péruvienne frontalière de Bolivie. Nous sommes accueillis à l’immigration par deux personnes adorables qui ne voient aucun problème pour faire le passeport péruvien d’Hicham. Une fois les formalités et photos d’identités effectuées, ils nous proposent de revenir l’après-midi ou le lendemain chercher le passeport. Au Peru cela prend une journée !! Je vous laisse imaginer notre joie…

La perspective de faire un aller-retour la Bolivie (7heures de bus) ne nous enthousiasmait pas du tout.

Le lendemain à l’ouverture, nous voilà poster devant l’immigration… mais le temps passe et la porte reste close. Nous apprenons que c’est un jour férié, nous sommes jeudi et que l’immigration ne rouvrira ses portes que lundi !! Nous n’avions pas prévu de rester autant de temps dans cette grande ville. Je me sens abattue, le sorroche et une sciatique me rendent plus vulnérable que d’habitude ! Installée sur un banc pour allaiter, les garçons courent après des pigeons, Abdel s’absente un moment. Lorsqu’il revient, il brandit le passeport d’Hicham ; Comment a-t-il réussit ce tour de passe-passe ? Je suis heureuse comme c’est pas permis de l’être. Prenant son courage à deux mains, il a tambouriné à la porte de l’immigration, un gardien lui ouvre… Abdel explique notre situation, rien ni fait, alors il supplie.. le gardien lui remet le passeport. Peut être qu’en France un jour férié nous aurait été communiqué mais jamais un gardien n’aurait remis un passeport !!! Alors l’un dans l’autre…La vie au Peru aura jusqu’au bout été pleine de surprises et de rebondissements.

Le lendemain, nous voilà donc à bord du bus qui doit nous conduire en Bolivie à Copacabana.

Arrivé à la frontière, il faut passer par la police péruvienne, l’immigration péruvienne et enfin rejoindre à pied le poste d’immigration bolivienne. Le bus attend de l’autre côté de la frontière ses passagers. Vu comme cela, cela semble simple.

Après avoir expliqué que notre fils était né au Peru mais qu’après la Bolivie, nous regagnions la France, les douaniers nous proposent de le faire passer avec son passeport français… nous voilà donc partis à remplir les papiers de chaque membre de la famille, il faut faire vite car le bus de l’autre côté de la frontière n’attend pas !!!! Une fois les papiers remplis, nous les présentons aux douaniers : «  Nous ne pouvons pas faire passer votre fils avec son passeport français car il n’a pas de visa… le mieux c’est avec la DNI » Nous remplissons à nouveau un papier mais cette fois avec le numéro de la DNI… un autre douanier intervient et… le temps continue de passer : «  mais non ça va pas, il ne pourra pas quitter la Bolivie avec sa DNI , avez-vous un passeport péruvien ? Oui ? Et bien faisons-le avec le passeport péruvien !! Re-remplissage de papier et le temps qui passe… Ces formalités terminées, il nous faut payer une indemnité pour le dépassement de visa, nous sommes restés 7 mois au Peru, au lieu de 6 et le temps qui passe inexorablement… On nous apprend que le bus est reparti avec tous nos sacs. Moment de panique… « un taxi pourra vous emmener jusqu’à Copacabana et vous déposer au terminal des bus, vous pourrez alors retrouver vos sacs avant que le car ne reprenne sa route vers la Paz, nous apprend un homme ! Une fois le côté péruvien réglé, nous passons enfin la douane bolivienne et sautons dans un taxi adorable, qui met le turbo afin que nous arrivions à temps pour récupérer nos bagages !! Et ça marche… quel soulagement !

Le lac Titicaca

Copacabana est un village sur les bords du lac Titicaca. Cet endroit du monde est d’une beauté assez incroyable. Tellement immense qu’on croirait la mer, les mouettes s’y disputent des truites, le ressac chante sa douce mélodie et pourtant nous sommes à 4000m d’altitude ! Nous faisons de belles balades et profitons de ce lieu magique. La légende inca nous raconte que Manco Capac et Mama Oclo, les ancêtres des incas seraient sortis du lac, crées par Inti. On dit aussi qu’il y aurait une cité engloutie dans cette immensité d’eau ( 7000Km²), Cousteau y a fait des recherches sans succès. D’autres sources parlent de l’Atlantide ! C’est, quoi qu’il arrive un lieu plein de mystères.

Sur le lac, il y a plusieurs iles, certaines côté Peru, d’autres côté bolivien. Un bateau après deux heures de navigation, nous dépose sur l’Isla del Sol. Joyau du monde, nous nous régalons de cette nature sauvage et magnifique, nos pas nous conduisent à l’endroit le plus haut, la vue est splendide, nous rencontrons berger de Llamas, de vigognes et d’Alpapacas.

Les anes sont très utilisés sur Isla del sol car il n'y a aucun véhicule sur l'ile...

Lorsque la nuit il y a des orages, le matin on trouve de la glace sur tout le versant nord!!

Vue sur la chaine de galcier du continent

Après une semaine sur les bords du Lac Titicaca, nous regagnons la Paz. Capitale la plus haute du monde où les habitations semblent accrochées à la montagne. Galaad et Abdel, ont dégoté un hôtel charmant avec patio et cuisine mais surtout, la chambre est jolie pourvue d’une multitude de fenêtres qui laissent passer la lumière et la chaleur du soleil ! Grand luxe car à 4000m, il fait rapidement très froid…

Nous nous baladons et découvrons différents quartiers, des plus chics au plus populaires. Lors d’une de nos promenades, m’asseyant sur un banc pour ranger une bouteille d’eau dans le sac, je pose près de moi, notre appareil photos, nous repartons… lorsque nous revenons sur les lieux de l’oubli, 5mn plus tard, il n’est plus là ! Je m’en veux et suis sur le moment folle de rage. Quelques jours plus tard, nous achetons un appareil jetable, retour dans le temps qui amuse et surprend nos enfants !

Nous ne pourrons donc pas vous poster de photos de la Paz, elles appartiennent désormais à un autre…

Il nous reste deux semaines avant notre retour sur le vieux continent, nous avons repris la route et sommes pour une semaine à Coroico, charmant village à seulement 1700 d’altitude entre les Andes et l’Amazonie à 2 heures de la Paz. Au moment où j’écris Galaad et Lounes jouent à n’en plus finir avec des Boliviens dans la piscine de l’hôtel. Des montagnes et une végétation dense nous entoure. Etre en pleine nature et bien agréable…

Le 21 juillet, J-­6 avant le décollage

Nous voilà revenu à la Paz, notre excursion à Coroico fut halte agréable mais nous sommes heureux d’avoir regagné la Paz car les derniers jours le temps nous est apparu long à Abdel et à moi ! Il y a en effet pas grand-chose à faire si ce n’est de grandes randos (pas faisable avec les enfants), les balades autour du village se font sur des pistes où roulent à vive allure taxis et collectivos soulevant derrière eux une poussière incroyable… Pour les garçons se fut vraiment chouette car ils ont pu jouer dans le jardin de l’hôtel avec des enfants de la Paz venu avec leur parents passer quelques jours de vacances.

Nous passons nos derniers jours à flâner dans les rues de la Paz et aussi nous avons mis à profit ce temps dans la capital pour rencontrer une association qui s’occupe d’ados, Abdel a présenté aux jeunes, jungle speed et doodle, ils ont adorés et sont très heureux qu’on leur ait laissé ! D’ici quelques jours nous devrions rencontrer Patrick Bernard de CIELO et apporter à la Ludo de El Alto ce qui nous reste de jeux…

Toute la famille va bien, Hicham change et grandit à une allure folle, nous l’aimons à la folie et il nous le rend au centuple…

Nous rentrons en région parisienne dans quelques jours et y restons jusqu’au 20 aout à peu près, ensuite nous déménageons à Avignon en route pour de nouvelles aventures !!!!. Afin d’avoir l’occasion de vous raconter, d’échanger avec vous sur cette belle année de voyage et de rencontres, nous vous attendons le 28 Septembre à l’école Steiner de Verrières. Plus d'infos par mail!!

A très bientôt, merci de nous avoir suivi tout au long de nos pérégrinations.

Nous sommes rentrés à Paris depuis le 29, l'acclimatation se fait en douceur, quelle joie de retrouver la famille, les amis.....